L’anxiété est une émotion complexe et souvent invalidante, qui peut rendre le quotidien difficile pour ceux qui en souffrent. En tant que proches, notre intention est souvent d’aider et de réconforter. Cependant, certains mots, même prononcés avec les meilleures intentions, peuvent involontairement aggraver la détresse d’une personne anxieuse. Comprendre ce qu’il faut éviter de dire et, surtout, ce qu’il faut dire à la place, est essentiel pour offrir un soutien véritable et efficace.
Les phrases à proscrire et pourquoi
Plusieurs phrases sont à bannir de notre vocabulaire lorsque nous nous adressons à une personne anxieuse, car elles minimisent son vécu, la culpabilisent ou la rendent encore plus isolée :
- « Calme-toi » ou « Arrête de stresser pour rien »
Cette phrase est probablement la plus contre-productive. L’anxiété n’est pas un choix, et la personne anxieuse ne peut pas simplement « se calmer » sur commande. Lui dire cela revient à :
- Minimiser ses émotions : Cela sous-entend que son anxiété est insignifiante ou qu’elle exagère.
- Culpabiliser : La personne peut se sentir honteuse ou coupable de ne pas pouvoir contrôler ses émotions.
- Isoler : Elle se sent incomprise et seule face à son tourbillon émotionnel.
- « C’est dans ta tête » ou « Tu réfléchis trop »
Ces affirmations dévalorisent l’expérience de la personne et insinuent que son anxiété est imaginaire ou qu’elle est responsable de sa souffrance. L’anxiété est une réalité physiologique et psychologique, et non une simple construction mentale que l’on peut désactiver à volonté. Cela peut entraîner un sentiment d’impuissance et de détresse accrue.
- « Ça ne changera rien de stresser » ou « La peur n’évite pas le danger »
Bien que factuellement vraies, ces phrases sont inutiles et blessantes dans le contexte de l’anxiété. Elles ne tiennent pas compte de la détresse réelle de la personne et peuvent la faire se sentir encore plus impuissante face à ses pensées et ses peurs. L’anxiété est souvent liée à l’anticipation de scénarios négatifs, et lui demander de ne pas y penser est irréaliste.
Comment offrir un soutien efficace
Plutôt que de minimiser ou de juger, l’objectif est d’offrir une écoute active, de la compréhension et un soutien inconditionnel. Voici ce que vous pouvez dire et faire à la place :
- Validez ses émotions
- « Je comprends que tu traverses une période difficile. »
- « Je vois que tu es anxieux/anxieuse en ce moment. »
- « C’est normal de ressentir cela. »
Valider ses émotions lui montre que vous la prenez au sérieux et que vous êtes là pour elle.
- Offrez votre présence et votre écoute
- « Je suis là pour toi. »
- « Je suis là pour t’écouter, sans jugement. »
- « Dis-moi ce dont tu as besoin. »
Une oreille attentive et bienveillante est souvent le meilleur des soutiens. Évitez de donner des conseils non sollicités, sauf si la personne vous le demande explicitement.
- Proposez une aide concrète
- « Est-ce que je peux faire quelque chose pour t’aider ? »
- « Voudrais-tu qu’on fasse une activité ensemble pour te changer les idées ? »
- « Si tu veux, on peut essayer quelques exercices de respiration ensemble. »
Parfois, une aide pratique ou une distraction douce peut être bénéfique. Respectez toujours son rythme et ses envies.
- Rappelez-lui ses forces
- « Tu as déjà traversé des moments difficiles, et tu t’en es sorti(e). »
- « Je sais que tu es fort(e) et que tu vas surmonter cela. »
L’anxiété peut faire douter de ses propres capacités. Rappeler ses réussites passées peut l’aider à retrouver confiance.
Soutenir un proche anxieux demande de l’empathie, de la patience et une communication attentive. En évitant les phrases qui minimisent ou jugent, et en privilégiant l’écoute, la validation des émotions et une aide concrète, nous pouvons créer un environnement de soutien qui favorise le bien-être et la guérison. N’oubliez pas que votre présence et votre compréhension sont des atouts précieux pour ceux qui luttent contre l’anxiété.